La Vattay, Février 2005



Auteur: Pat

Comme il vaut mieux toujours commencer par le commencement, aujourd'hui direction la Vattay pour un cours de ski de fond.

Le plateau de la Vattay est l’un des sites les plus réputés du massif du Jura à 20mn de Divonne les Bains. L’altitude varie entre 900 et 1200m. Pour les plus sportifs, le secteur situé dans la forêt offre un relief plus accidenté entre 1300 et 1450 m d’altitude.

Premier contact avec Frédéric, notre prof de ski du jour. Et premier "choc": il nous prive d'emblée de nos battons ! Angoisse ... Finalement, contre toute attente, je reste debout sur mes skis sans l'aide de mes battons et je parviens à glisser doucement dans les traces bien dessinées de la piste.

Autre apprentissage très utile en ce qui me concerne: savoir tomber et se relever seule ... et si possible décemment ! Après plusieurs tentatives, Hervé et moi sommes passés maîtres dans l'art de tomber et de se relever!

Ensuite premières glissades avec leçons de freinage ! Après une petite heure d'apprentissage (sous le soleil), changement de lieu pour apprendre le chasse-neige (pour monter les côtes difficiles) et les virages (car il est quand même fort utile de savoir tourner de temps en temps !!)

Entre deux descentes (et quelques chutes !), le cours prend des allures de leçons de choses fort intéressantes. Nous avons notamment appris à différencier un sapin d'un épicéa. Pour la petite histoire, nos "sapins de Noël" sont en fait des épicéas et non des sapins.

L'épicéa est l'un des arbres les plus simples à identifier. Il suffit de regarder la position de ses aiguilles sur le rameau. Sur l'épicéa, elles sont disposées en spirale tout autour du rameau. Ses aiguilles mesurent de 15 à 20 mm de longueur; elles ont une forme quadrangulaire. Lorsqu'on les fait tourner entre nos doigts, elles sont raides et leur extrémité est légèrement piquante.

Les cônes de l'épicéa pendent contrairement à ceux du sapin. La silhouette de l'épicéa est une des plus identifiables: jeune ou âgé l'arbre garde sa forme conique et pointue en tête. L'épicéa, est un des rares arbres dont on puisse déterminer facilement l'âge, sans le couper. Comme il pousse d'un verticille par an (groupe de branches qui partent toutes d'un même endroit du tronc), le dernier arrivé étant celui du haut, il suffit de compter le nombre de verticille et d'y ajouter le chiffre 3 pour déterminer l'âge de l'arbre.

Pour distinguer l'épicéa du sapin, le plus simple est de regarder la position des aiguilles sur le rameau. Sur l'épicéa, elles sont disposées en spirale (comme un goupillon), tout autour du rameau.

Autre info fort utile en cas de longues promenades à ski : lorsque l'on mâche des feuilles d'un épicéa avec les molaires, on obtient une substance sucrée dont le goût ressemble à celui d'une clémentine. En cas de d'urgence, cela fournit un apport de sucre immédiat.

Autres infos vérifiées sur place grâce aux traces laissées dans la neige : le renard traverse les forêts en zigzaguant et en urinant régulièrement pour "investir" le territoire parcouru, tandis que le lièvre, rapide et rusé comme chacun sait, file droit pour essayer de gagner le plus rapidement possible un couvert (luzerne, vigne, haie, etc.). Lorsqu'il est dans les bois, il use de toutes ses ruses: dès qu'il est levé, il ordonne sa course, recoupe sa voie, revient en arrière. Toutefois, s'il est serré de trop près, il prend du champ en filant de nouveau tout droit.

Après ces quelques leçons de choses, retour au ski. Nous avons quitté les pistes pour faire du hors-piste sous l'œil vigilent de notre prof. Vu la hauteur et la qualité de la poudreuse ce jour-là, ce fut incroyable ! On avait l'impression de skier dans de la mousse. Hervé s'est éclaté comme un petit fou. Moins un peu moins: je tiens déjà à peine debout sur de la neige ferme alors sur de la neige poudreuse...

Après 2 heures de cours fort instructifs, retour à la maison, fatiguée mais désormais un peu plus à l'aise sur des skis. Bon timing car dès la fin de notre cours, le ciel s'est obscurci et la neige s'est mise à tomber. La prochaine fois ? On essaiera le ski alpin. Mais là... c'est une autre histoire !